Devenir botaniste

Devenir botaniste

Loupe et carnet en main, chaussure en pied, le botaniste parcourt les paysages à la recherche de plantes et de végétations... Si cette activité de terrain symbolise pleinement le métier, on oublier souvent qu'être botaniste, c'est aussi s'intéresser à toutes les activités humaines qui influent sur la biodiversité. Le métier est donc riche, surprenant, varié, et s'ouvre sur pleinement sur notre monde et notre quotidien...

Si être botaniste consiste principalement à observer, répertorier, trier et classer la flore, ce métier s’est ouvert aujourd’hui à de nombreuses autres disciplines : phytosociologie, écologie végétale, gestion et la conservation de la diversité végétale, mais aussi écologie fonctionnelle et historique, biogéographie et phylographie, génétique, biologie évolutive, ou encore ethnobotanique… Les travaux des botanistes, généralement fondés sur des inventaires réalisés en milieu naturel, sont désormais complétés par de nombreux procédés scientifiques : analyses morphologiques, anatomiques, phytochimiques, génétiques… Ils débouchent sur des mesures de conservation et de préservation de la flore, des végétations ou des milieux naturels lorsqu’il s’agit de plantes ou de végétations rares. Plus largement, les recherches botaniques peuvent permettre l’élaboration de nouveaux produits pharmaceutiques, cosmétiques, diététiques, industriels voire technologiques…

Compétences requises

Être botaniste nécessite une connaissance approfondie en floristique (science des végétaux), en systématique (détermination et classification des espèces végétales), en écologie (étude des écosystèmes), et en statistique. Ce métier exige, par ailleurs, de la patience, de l’autonomie, de la curiosité, le sens de l’observation et de l’analyse, et bien évidemment un goût prononcé pour la nature. La manipulation d’outils fragiles et de précision (loupe, microscope, GPS) exige une certaine minutie. 

De bonnes aptitudes physiques et le sens de l’orientation sont nécessaires pour mener à bien les inventaires floristiques sur les terrains accidentés ou peu accessibles (marais, falaises, rivières…). Les botanistes peuvent être amenés à manipuler des outils informatiques de gestion et de représentation de données (BDD, SIG, cartographie…).

Pratiquer la botanique nécessite d’être régulièrement tenu informé des avancées et connaissances scientifiques souvent motivées par de nombreuses autres disciplines, et d’avoir la capacité à les restituer. Souvent amené à présenter le résultat de ses recherches et études (colloques, conférences, publications), le botaniste doit être doté de bonnes capacités rédactionnelles, pédagogiques et relationnelles.

De la récolte d’échantillons naturels à la publication de données scientifiques, le botaniste partage son temps entre le terrain et le laboratoire. Rigueur et organisation sont alors des atouts très appréciés.

Débouchés

Le métier de botaniste s'exerce principalement à travers une vingtaine d’organismes : CNRS, INRA, CIRAD, IRD, IFN, Conservatoires Botaniques Nationaux, Muséum National d’Histoire Naturelle, Parcs nationaux et régionaux, Réserves naturelles, Conservatoires d’espaces naturels… Ces dernières années, de nombreux postes ont néanmoins été créés dans les bureaux d’études, les laboratoires indépendants en particulier dans les domaines pharmaceutiques et biotechnologique (médecine, plasturgie, énergie, génétique...) ou encore horticoles.

Cursus

Le cursus universitaire est le plus courant (jusqu’à Bac+8) mais ne doit pas être considéré comme obligatoire. De nombreux botanistes professionnels ont débuté en tant qu’amateurs passionnés disposant d’une excellente connaissance floristique. La botanique étant une discipline touchant à très nombreux aspects du territoire (géographie, aménagement, préservation des eaux et des sols, agriculture, sylviculture, paysagisme, urbanisme…), les parcours universitaires pour aboutir à la professionnalisation sont variés et dépendent de l’orientation générale selon que l’on souhaite se spécialiser en phytosociologie, en bryologie, en écologie, en gestion et conservation de la diversité végétale, en biogéographie, en génétique, en archéobotanique, ou encore ethnobotanique !

Pour autant, la plupart des botanistes sont issus de la filière universitaire master-doctorat ou des grandes écoles d’ingénieurs. Il existe de nombreuses licences professionnelles, de masters en biologie (végétale), en écologie, en gestion des espaces naturels ou en aménagement du territoire. Les écoles d’agronomie sont aussi une piste intéressante.

Mais il faut surtout retenir que la botanique exige un fort investissement personnel et s’apprend surtout en la pratiquant sur le terrain, seul ou au contact d’autres botanistes. Il est donc fortement recommandé de se rapprocher d’une société botanique locale et d’effectuer de nombreux stages auprès des professionnels de l’environnement.

Pour en savoir plus…

Pour découvrir la botanique dans le Massif central…