Première observation de Juncus capitatus Weigel, 1772 dans le Parc naturel régional du Pilat.
Cette espèce annuelle est rare et dispersée sur une bonne partie du territoire national et quasiment absente du nord et de l’est de la France. Elle se localise principalement aux étages inférieurs au sein des régions sableuses et gréseuses mais reste en forte régression dans le Massif central et le Bassin parisien. En Auvergne-Rhône-Alpes, le Jonc en tête est considéré comme en danger (EN) dans les listes rouges des plantes vasculaires d’Auvergne et de Rhône-Alpes. Il est encore bien représenté en Ardèche, principalement dans les Cévennes. Ailleurs, il est rare à très rare, disparu (Rhône) ou absent (Savoie, Isère, etc.).
Dans le département de la Loire, ce petit jonc était autrefois plus fréquent (plaine, contreforts et Monts du Forez) selon A. Legrand, 1873. Aujourd’hui, une seule localité est connue dans les Monts de la Madeleine (Plantes sauvages de la Loire et du Rhône, 2013), au sein d’une culture humide.
C’est au cours d’une sortie organisée par Régis Didier de l’Observatoire de la biodiversité du Parc du Pilat, que le Jonc en tête a été découvert sur la commune de Chavanay, le 21 mai 2016 par Nicolas Guillerme (CBN Massif central). Il se trouvait au sein de pelouses vivaces et de prairies maigres, fraîches à humides parsemées de Serapias lingua L., d’Anacamptis coriophora (L.) R.M.Bateman, Pridgeon & M.W.Chase subsp. coriophora et d’Anacamptis laxiflora (Lam.) R.M.Bateman, Pridgeon & M.W.Chase.
Juncus capitatus constituait des populations nombreuses sous forme de petits patchs dans des végétations annuelles maigres sableuses et humides (Radiolion linoidis W.Pietsch 1971) en compagnie de Sagina apetala Ard. et de Moenchia erecta (L.) P.Gaertn., B.Mey. & Scherb. Il s’agit de la première citation dans le Pilat. Le site est exceptionnel et représente un enjeu très fort de conservation pour le Parc du Pilat, en raison de la présence d’espèces protégées ou inscrites sur la liste rouge régionale et de l’état de conservation des végétations présentes.
Nicolas Guillerme
CBN Massif central