La Petite Amourette et l’Ammi élevé : deux découvertes dans la Loire
Dans
le cadre du suivi des bandes à couvert d’intérêt faunistique et floristique
(CIFF) mises en place grâce au projet agroenvironnemental et climatique (PAEC)
de la plaine du Forez, le CBN Massif central a pu observer deux espèces rares
de son territoire d’agrément en 2025.
Briza minor
La Petite Amourette ( Briza minor L., 1753) est une espèce annuelle de la famille des Poacées qui mesure de 15 à 60 centimètres. La plante est glabre, à tiges souvent genouillées dans le bas. Les feuilles sont assez longues, planes, rudes, à ligule longuement lancéolée et aiguë (principal critère de détermination avec Briza media ). La panicule dressée est très composée et portent de nombreux épillets. Ces derniers sont cordiformes triangulaires, vert pâle ou rarement violacées.

La
Petite Amourette est inféodée aux sols pauvres et notamment en marge des
cultures de céréales sur substrats sablo-argileux. En France, elle s’observe
principalement sur la façade atlantique (Bretagne, Nouvelle-Aquitaine) et aussi
dans le Midi. Sur le territoire d’agrément du CBN Massif central, elle est
mentionnée dans le sud Ardèche et ça et là dans le Limousin.
Figure 1 : Carte de répartition de Briza minor à l'échelle nationale
L’espèce a été observée à Sainte-Foy-Saint-Sulpice dans le cadre d’un suivi floristique mis en place suite à l’implantation de bandes à couvert d’intérêt faunistique et floristique (CIFF). Cette mesure agroenvironnementale et climatique (MAEC) a pour objectif de favoriser la biodiversité en bordure des parcelles cultivées (insectes pollinisateurs, espèces messicoles , auxiliaires des cultures…) via notamment l’implantation d’un couvert déterminé et l’absence de traitement chimique pendant 5 ans. Cette mesure a été ouverte en 2024 aux agriculteurs volontaires dans le cadre du programme agro-environnemental et climatique (PAEC) « Plaine du Forez » porté par le Département de la Loire et coanimé par le Conservatoire d’Espaces Naturels Rhône-Alpes et la Chambre d’Agriculture de la Loire.
Voir la répartition de Briza minor sur Lobelia
Ammi majus
L’Ammi élevé ( Ammi majus L., 1753) est une espèce annuelle haute de 20 à 80 centimètres, glaucescente, à tige élancée et striée jusqu’au sommet. Ces feuilles inférieures sont pennatiséquées, à segments ovales ou lancéolés ; les supérieures bipennatiséquées à segments linéaires tous dentés en scie. Les ombelles mesurent de 7 à 10 centimètres de diamètre et présentent des rayons nombreux et inégaux. Les fleurs sont blanches, rarement roses. Les fruits sont ellipsoïdes, glabres, légèrement comprimés latéralement et à côtes étroites et aiguës.

De la famille des Apiacées, Ammi majus se rencontre sur des sols secs, neutres et plus ou moins riches en azote. Elle peut former de vastes populations dans les cultures, dans les friches ou aux abords des voies de communication.
En 2025, l’espèce a été observée à Sainte-Foy-Saint-Sulpice dans un contexte cultural. Il s’agit seulement de la deuxième mention du taxon pour la Loire. Ammi majus avait déjà été observé en 2020 à Renaison dans une parcelle de vignes.
L’espèce
est citée historiquement dans la Loire « dans les champs de luzerne des
terrains argilo-calcaires (Boisset-lès-Montrond, Sury-le-Comtal) » par
Legrand (1873 ; 1905) et Cariot (1883). Sur le territoire d’agrément du
CBN Massif central, l’Ammi élevé est mentionné dans la vallée du Rhône et en
Limagne. À l’échelle nationale, l’espèce est présente dans le nord de la
France, sur la façade atlantique et sur le pourtour méditerranéen.
Figure 2 : Carte de répartition d'Ammi majus à l'échelle nationale
Ces deux observations de l’espèce dans le département démontrent l’intérêt des pratiques agroécologiques mises en place grâce aux MAEC dans le département de la Loire.
