Le Bromion racemosi, un milieu oublié de la Directive « Habitats »
L’alliance du Bromion racemosi Tüxen in Tüxen & Preising 1951 nom. nud. regroupe les communautés prairiales fauchées plus ou moins maigres se développant sur des sols minéraux temporairement engorgés ou inondables. Dans le Massif central, cet habitat, témoin d’une gestion agricole extensive, semble répandu dans les vallées alluviales mais aussi les dépressions humides de bassin versant sur roches cristallines et volcaniques. Mais les superficies occupées s’avèrent généralement faibles.
Ce type de prairie se caractérise par sa diversité floristique (jusqu’à 40 espèces par relevé) et par son équilibre entre les espèces prairiales à large amplitude et les espèces des sols humides (dont un grand nombre de laîches). Au printemps, juste avant les fenaisons, les floraisons se montrent très diversifiées avec, en particulier, les Œnanthes, la Scorzonère humble, le Silène fleur de coucou et les Orchidées.
Si les communautés des grandes plaines alluviales du pourtour du Massif central (Saône, Loire, Vienne…) correspondent à des associations connues d’autres régions de France, celles développées en moyenne montagne se révèlent propres au Massif central. On y rencontre notamment des plantes d’intérêt patrimonial pour le Massif central telles que l’Orchis à fleurs lâches, le Vulpin renflé, l’Œnanthe faux boucage, l’Œnanthe à feuilles de silaüs, le Trèfle étalé.
Ces prairies, non prises en compte par la directive « Habitats », sont souvent victimes du drainage, de la populiculture, de l’intensification, ou encore de la mise en culture. En régression importante dans le Massif central, elles viennent, à ce titre, d’être récemment recensées comme milieu déterminant dans le « Diagnostic de la biodiversité en Auvergne »
P.-M. LE HENAFF (CBN Massif central)